Jusqu’au bout du monde

Aix-en-Provence TGV, Paris Charles-de-Gaulle, Hong-Kong, Auckland, Christchurch. En 48 heures, c'est un joli tour du Monde qui a débuté. À près de 170° de longitude de Paris pour 90° de latitude, je me retrouve aux antipodes ! Quitter l'Automne pour le Printemps.

Antarctic Center, Nouvelle Zélande. Un bien étrange aérogare. Désert. Nous y sommes reçu chaleureusement, pour une après-midi de formation... intéressante. Sujet du jour : comment survivre en Antarctique en cas de crash aériens ou autres situations d'urgences ?... Analyse personnelle issue d'une observation hautement attentive : mieux vaut éviter les crash aériens et les autres situations d'urgences. Semble-t-il.

Le soir, Noël. Des gamins déballant leurs cadeaux. Dans les chambres du très confortable hôtel où nous sommes accueillis, deux grands sacs de sport attendent chacun d'entre nous. À l'intérieur, la dotation polaire de l'Institut. Le lendemain, nous avons tôt fait de sauter dans nos combinaisons bleues. Nous sommes alors fins prêts pour le départ tant attendu, telle une colonie de Schtroumpfs polaires effervescents au pays du kiwi.

Le désert de la veille n'est plus qu'on vague souvenir. L'Antarctic Center est désormais devenu le siège d'une attente languissante. Des personnes de toutes nationalités guettent leur départ ; certains semblent y avoir passé la nuit. D'autres dorment encore. Puis nous nous retrouvons de nouveau seuls et notre tour vient enfin. C'est avec une émotion non dissimulée que l'on rejoint la piste de décollage, jusque au pied du majestueux Hercule C-130 qui va nous conduire tout droit en Antarctique.

Nous y voilà. Enfin !

Le vol est extraordinaire. Un bruit monstrueux pour un avion que l'on sent bouger sous ses pieds. Basse altitude. Que cela change d'un Boeing 747 ! Une barque comparée à un navire de croisière. Sous nos ailes, pas si loin, l'Océan Indien à perte de vue. Un Soleil éblouissant, un ciel aussi bleu que l'Océan. Nous sommes nulle part, au milieu de rien.

Simplement très bleu, très lumineux. Un bruit étourdissant, réduisant au silence.

Des heures. Par l'éternité, on s'habitue à flotter au vide en direction de l'infini. Voir quelques plaques de banquise s'étaler sur un sol impalpable nous semble bien étrange. Une brève fêlure dans un songe éveillé, un bruyant retour à la réalité. Le quadrimoteur avait réussit à se faire oublier. Le temps d'une improbable rêverie.

Peu ont dormit. Pourtant, tous semblent se réveiller en un éclair. Les hublots sont pris d'assaut. Le moindre millimètre carré de champ de vision coûte alors très cher. Le bleu de l'Océan, quelques plaques de banquises flottantes, de plus en plus denses. Puis des plages ensoleillées, la roche, les chaînes de montagnes. L'Antarctique !

Le silence après le tumulte. L'orage aura été de courte durée. Chacun a trouvé sa place, bouche bée.

Quelle vision de rêve, quel privilège ! Combien l'ont admiré, l'ont vu ainsi apparaître sous leurs yeux ? Combien y ont posé le pied, ou simplement survolé ? Une virginité quasi-absolue. Une blancheur immaculée cisaillée de roche brute. Comment expliquer ce que l'on voit ? Raconter ce que l'on ressent ? Tout bonnement impossible. Nous n'en croyons pas nos yeux. Une beauté sans égal.

Nous survolons le continent durant encore plusieurs heures. Le temps est mis à profit pour dévorer des yeux ce paysage qui nous est offert. Pas une seule seconde de lassitude.

Imperceptiblement, nous perdons de l'altitude. L'avion se met à virer. L'atterrissage paraît interminable tandis que l'avion glisse sur la glace durant de longues minutes. Puis s'immobilise.

Les premiers pas sont maladroits. La glace est dénuée de neige, brute. Les bottes que nous portons ne nous sont pas encore familières, et nos jambes sont engourdies. Certains chutent, mais tous ont le sourire jusqu'aux oreilles.

Nous voilà enfin arrivés ! Arrivés, vraiment ? Il semblerait. Pourtant, le voyage ne touche pas encore à sa fin.

Nouvelle-Zélande
Nouvelle-Zélande.
Auckland
Auckland.
Côte Antarctique
Côte Antarctique.
Attente à l'Antarctic Center
Attente à l'Antarctic Center.
Hercule C-130 sur le tarmac
C-130 sur le tarmac.
Banquise
Banquise.
Alex et moi, en Antarctique !
Alex et moi, en Antarctique !.

Publié le

Mercredi 3 décembre 2008 à 11h15

Commentaires

C'est les vacances à Concordia ? Attention il ne te reste plus que 6 mois pour nous faire partager ton aventure !

Vous faites une fête pour la mi-parcours ?

Bisous,

Cathou

Non mais et puis quoi encore ? Cathou laissant des commentaires sur les blogs... on aura tout vu... À quand les forums ? ;) Cyber-Pudding...

Enfin bref, non c'est pas les vacances. Quelques jours fériés, mais finalement pas si différents des autres jours. On force peut-être un peu moins...

Quand à la mi-parcours, nommée mid-winter, oui, la fête se prépare tout doucement ! On table actuellement sur 4 ou 5 jours... à voir.

Bisous !

J'espère que tout roule là-bas pour toi, amigo !

Bisous,

Sylvain

Salut mon gars !

Wép, tout roule à merveille. La grande classe, quoi ! Wink

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